Les dispositifs sociotechniques de valorisation des compétences transversales non techniques, notamment des publics en formation, ont pour ambition de contourner la valeur des qualifications et/ou des compétences techniques au profit de caractéristiques décrites comme plus profondes chez l’individu, dont les épreuves socioprofessionnelles sont convertibles en ressources. Ces
dispositifs n’échappent pas à certains paradoxes : en ne s’éloignant qu’en partie des effets des capitaux scolaires, ils prennent le risque d’une invisibilisation des inégalités sociales.
Par ailleurs, s’ils se détournent de la valeur symbolique des structures au profit de l’analyse des conduites et de l’expérience vécue, ils ne remettent pas nécessairement en question les hiérarchies à l’oeuvre dans le monde social. Il demeure ainsi une ambivalence dans la construction du rapport à soi, entre affranchissement des repères normatifs en lien avec l’excellence scolaire et/ou la réussite professionnelle, et affaiblissement de la critique des processus de production pédagogique et pratique par l’individualisation des normes d’accomplissement.